L’Arrêt de bus

Deux personnages pittoresques nous emmènent, à travers leur rencontre, à une lecture singulière et humoristique des petites manies, des lâchetés et des cocasseries de notre société. Sous un abri de bus, un personnage fredonne une chanson d’un autre temps, « la Carmagnole », chanson qui raconte de façon violente et potache le raz de bol de la misère. Tous les riches à la potence ! Manu sous son arrêt de bus est ce qu’on appelle un SDF, un exclu, un qui a tout perdu ou un qui n’a jamais gagné. Sa seule fortune, sa tchatche, son vocabulaire, sa facilité à discourir. Il attend, mais pas forcément le bus (nulle part où aller). Ayant épuisé tout ses recours, il attend que la vie lui fasse signe. La réponde vient avec l’arrivée du deuxième personnage. Zak, il débarque d’on ne sait où, il possède notre langue comme quelque chose de mal appris, langue étudiée dans un livre de math, un bottin mondain, une méthode soldée conçue au Japon, fabriquée en Chine, distribuée par les Hindous, pour finir en promo dans les stations service. Par contre le téléphone portable et les cartes de crédits n’ont aucun secret pour lui. Nous retrouvons donc très vite nos deux personnages face à face : un qui a la langue, l’autre les armes modernes pour conquérir notre planète. Aziz Chouaki nous emmène dans une farce avec les saveurs et la pertinence de son écriture, où il nous décrit dans nos retranchements absurdes du quotidien. Remplis d’humour et de générosité ; voilà une histoire à se raconter souvent.